jeudi 5 octobre 2023

Entre 2 Saisons - Interview


Une culture pour favoriser la participation et l’esprit critique

Elections fédérales • Créée en 1996, la Compagnie T-âtre s’est spécialisée dans le théâtre itinérant, contemporain et interactif. Depuis 2005, elle tourne avec un camion-chapiteau. A sa tête, lsabelle Bonillo, conseillère communale lausannoise, candidate aux fédérales sur la liste du POP. Elle défend une culture de vivante de proximité.


Publié le 4 octobre 2023 par Joel Depommier

Extrait de "Les misérables" avec Isabelle Bonillo. (photo Fred Burnier)


Vous défendez un programme pour faciliter l’accès universel à la culture pour toutes et tous. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Isabelle Bonillo Dans notre société, la culture est perçue uniquement sous l’angle de la consommation sous forme de spectacles réservés à certaines personnes et sous celui du divertissement. Il faut dépasser cette définition. La culture est avant tout une façon de penser le monde, qui doit inculquer un esprit critique. Un livre peut aussi sauver une vie comme on le voit dans le roman dystopique Fahrenheit 451. La culture doit se vivre dans la proximité, favoriser la participation, être plus immersive que la culture de prestige, qui bien souvent exclut les gens qui n’ont pas de capital culturel ou financier. Sur ce point, la gratuité des musées est donc nécessaire, mais pour changer nos perceptions, il faut aussi développer une éducation à la culture à l’école et dans la vie des gens, en facilitant l’accès gratuit à l’enseignement de la musique, de la danse, de la peinture et des activités artistiques en général. On pourrait aussi mettre en place un réseau de maisons de la culture sur tout le territoire. Celles-ci pourraient, par exemple, héberger des compagnies de théâtre, qui travailleraient sur les témoignages des gens du quartier pour les rejouer sur scène.

Ce développement des arts peut-il se passer d’un engagement financier des collectivités publiques ?
La culture commerciale cherche la rentabilité et le profit. Avec les nouveaux supports digitaux sur écrans, le divertissement renforce l’addiction, ce qui est mauvais pour la santé mentale. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour favoriser une autre culture. Ils se doivent d’apporter un soutien accru à celle, qui favorise la participation et l’inclusion sociale, à l’encouragement à la relève des jeunes artistes ou à la création d’espaces culturels auto-gérés. En ce qui concerne le traitement des professionnels de la culture, il faut leur permettre de vivre décemment. Dans le domaine du théâtre, l’essentiel des subventions est dévolu aux budgets de fonctionnement et les créateurs, qui passent beaucoup de temps sur la création de pièces, sont prétérités. Ils doivent recourir durant ces périodes au chômage en tant qu’intermittents du spectacle, avec peu de marge de manoeuvre. Nous sommes parmi les professions les plus précarisées dans la société. La situation s’est encore aggravée depuis le covid, du fait d’une baisse des subventions. Le travail de recherche de fonds requiert aussi beaucoup de travail administratif. La Suisse ne veut-elle que d’une culture amatrice ?                             

En matière de formation, le Canton de Vaud s’est doté en 2003 de la Manufacture, Haute école des arts de la scène pour le théâtre et la danse, un plus pour les arts de la scène selon vous ?           L’école forme beaucoup de jeunes, mais il reste difficile pour eux de trouver un emploi, du fait du manque de subventionnements. Il faut permettre à ces gamins de tenir dans le métier.

 

Lien: https://voixpopulaire.ch/2023/10/04/une-culture-pour-favoriser-la-participation-et-lesprit-critique/

 

 Bonne lecture et à bientôt! corinne 🐾 




 

 

 


 

 

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