vendredi 21 juin 2024

Saison 2024 - Article Land Luxembourg

 Le Camion en scène

Vous pouvez lire l'article publié dans le journal Land luxembourgeois du 14 juin 2024. Merci à Mme Josée Zeimes pour ses lignes!
 
 


 

 

 

 

 
A la rencontre du public
 
Le Théâtre Ouvert Luxembourg a accueilli pour quelques soirées Pourquoi faire du théâtre en camionnette ? d’Isabelle Bonillo - il s’agit d’une écriture au plateau qui lie discours et espace théâtral - qui assure aussi la mise en scène et joue en compagnie de deux comédiens. Cette femme-théâtre opte non pour une salle fixe, implantée dans un lieu théâtral équipé mais pour un théâtre, une structure légère qui se déplace, un théâtre voyageur qui parcourt régulièrement certaines régions ou pays, de la Suisse - avec comme siège Lausanne - au Luxembourg en passant par la France.
Le projet renoue avec le nomadisme romantique, en allant au devant ou à la recherche du public, en particulier des gens qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les salles de théâtre ; c’est d’abord une démarche qui se situe dans le cadre de la démocratisation de la culture ; elle stimule aussi la curiosité de ceux qui ont l’habitude de se rendre dans une salle et aiment découvrir une autre approche. La structure est assez légère, adaptable, installée sur un plateau ou en plein air avec la fameuse camionnette en arrière-plan. Elle met aussi en évidence un talent propre à la comédienne Bonillo, celui d’entrer en contact avec les gens, de les motiver pour ‘entrer’ dans un lieu à découvrir et certes de mettre en valeur que le théâtre, pour vivre, a besoin de public.
 
Le don d’Isabelle Bonillo (qu’on ne peut guère se représenter sans son fameux accordéon) d’être à la fois dedans et dehors, dans l’histoire tout en abordant les spectateurs, pour les impliquer dans l’action théâtrale et leur faire découvrir les possibilités et les charmes du théâtre en camionnette ne lui ferme pas les possibilités de jouer dans un ensemble et dans un lieu plus traditionnel, comme dans Liliom ou la vie et mort d’un vaurien de Ferenc Molnar, mise en scène de Myriam Muller, un spectacle repris maintenant au Grand Théâtre.
Dans Pourquoi faire du théâtre en camionnette ? une pièce qui, malgré la formulation du titre, n’est pas un plaidoyer ‘rigide’ ou une justification pour une telle expérience, mais bien une découverte stimulante de se rapprocher de ce qui se passe sur scène, de jeter un discret regard derrière les coulisses et d’entrer quelque peu dans le jeu, de se laisser capter par ce que les comédiens racontent.
Le spectacle démarre sur un fâcheux incident : la camionnette, indispensable pour se rendre d’un endroit à l’autre et qui rend possible l’utopie, ne démarre pas malgré les efforts pour mettre la mécanique en marche. Elle émet parfois un vague grognement. Pourtant elle est indispensable : pas de théâtre en camionnette sans la participation bienveillante de l’engin. A chacun son rôle.
Par le biais d’un récit choral à trois comédiens, dont l’un est en fait le témoin de sa propre histoire, le spectateur suit les étapes importantes d’une famille de comédiens, qui ‘prédestine ‘ Isabelle à suivre la voie nomade de ses ancêtres, de faire la connaissance du métier de l’intérieur, notamment de passer par l’École du Théâtre National de Strasbourg, et de participer à la décentralisation théâtrale, se situant dans la tradition du ménestrel et du Théâtre de foire. Ces expériences vécues directement ou par personnes interposées l’ont aidée à réaliser son utopie théâtrale à elle, le recours au Camion- Chapiteau, qui permet des spectacles en salle ou sous chapiteau, et de faire des tournées depuis 18 ans.
Un parcours illustré dans Pourquoi faire du théâtre en camionnette par divers épisodes, dans une scénographie de Gilbert Maire, sur le mode ludique, souvent avec deux comédiens qui l’accompagnent, tous les trois en costumes de Karine Dubois - Catia Machado, assez drôle, et Nicolas Ruegg, très convaincant dans ses diverses apparitions avec masques : des expériences personnelles significatives, mises en lumière de Christophe Kehrli, avec des passages plus descriptifs avec projections.
 
L’ensemble transpose le spectateur dans divers contextes, à différentes périodes, et fait naître éventuellement des allusions à d’autres personnages vus sur scène, stimule donc son imaginaire et montre en particulier l’importance des histoires racontées, qui provoquent d’autres souvenirs, tout en créant un univers qui fait rêver.
 
Josée Zeimes
 
A voir au Festival off d’Avignon du 29 juin au 21 juillet 2024 à 18.55 à l’Espace St. Martial




Bonne lecture et à bientôt, à Avignon! corinne  🐾













lundi 17 juin 2024

Saison 2024 - spectacle au Luxembourg

 En scène au TOL

 
Pour vous, quelques images de ©Fred Burnier prises récemment au TOL (Théâtre Ouvert Luxembourg)...



Suite de la tournée au Festival OFF d'Avignon
 
Espace St-Martial, du 29 juin au 21 juillet, à 18h55
(relâche dimanche)

https://saint-martial.org/spectacles-festival-avignon/pourquoi-faire-du-theatre-en-camionnette/


 On espère vous y voir! corinne 🐾



dimanche 16 juin 2024

Saison 2024 - teaser Pourquoi faire du théâtre en Camionnette?

En images au Luxembourg

 

Enregistré en salle, au TOL, par Fred Burnier, le spectacle poursuit sa tournée au Festival OFF d'Avignon. Nous serons donc à
 
L'Espace St-Martial, du 29 juin au 21 juillet 2024, à 18h55 (relâche dimanche)
 
et pour réserver...
 
https://saint-martial.org/spectacles-festival-avignon/pourquoi-faire-du-theatre-en-camionnette/

Lien teaser: https://youtu.be/zcdeF-Ge8IE
 
 
Si vous passez, venez, on vous attend! corinne 🐾 
 
 
 

mardi 11 juin 2024

Saison 2024 - article dans Le Quotidien du Luxembourg

 Une belle page sur la création

Bel et copieux article de Gregory Cimatti (Le Quotidien 6-9 juin 2024 - Luxembourg) sur le dernier spectacle de notre Compagnie, Pourquoi faire du théâtre en Camionnette?. Merci pour ses lignes!

 Prochaines dates, Festival OFF Avignon, Espace St-Martial, 
du 29 juin au 21 juillet, 18h55 (relâche dimanche).
 

samedi 8 juin 2024

Printemps des Comédiens 2024 - article Liliom


Théâtre

"Liliom", des lumières de la fête aux ténèbres de la misère… spectacle !

Liliom, pièce plus que centenaire de Ferenc Molnár, continue de distiller ses images, son ambiance et son ton qui oscille sans cesse entre la farce du ridicule de la vie et le drame qui en est la pulsation. Si l'on s'amuse à voir cette pièce comme une représentation du monde, eh bien alors, le monde est une fête foraine qui brille de ses mille lumières et de ses musiques entraînantes. Mais lorsque les manèges s'arrêtent et que les ombres et le silence envahissent l'espace, alors les côtés moins glamours des humains se déchaînent.

 

                       © Antoine de Saint Phalle

Dans ce monde, au tout début de l'histoire, Liliom est une sorte de prince. Prince des bonimenteurs. Champion des hâbleurs. Roi des séducteurs. C'est lui qui tient le micro et sa veste brille de reflets satinés. Il est comme une star de radio crochet. Et il crochète les cœurs de toutes celles qui s'approchent. La plupart sont des boniches, des servantes, des soubrettes, toutes filles simples venues de la campagne s'engager auprès de patrons de la ville pour lesquels elles deviennent corvéables à merci. À la fête foraine, elles parviennent à prendre un peu de poudre aux yeux et reposer leurs mains abîmées dès vingt ans. C'est un rêve, un droit populaire, elles qui n'en ont pas beaucoup.

Elles y trouvent un peu d'amour aussi, des fois. C'est le cas de Julie, toute jeune boniche, qui s'entiche de Liliom presque sans le vouloir. Une histoire d'amour qui se noue à cause des circonstances. À cause des paroles. À cause de l'enchaînement des répliques, presque. Par hasard. Il n'y a rien de romantique dans la manière dont ces deux-là vont lier leurs sorts. Il y a plutôt une sorte de fatalité. Un dénuement de mots, de désirs, de sentiments et pourtant quelque chose d'inexprimable rend cette relation forte. L'inexprimable.

 

                                                                                                    © Antoine de Saint Phalle

Au moment de la rencontre, lui a une vie bien installée, confortable, un bonimenteur admiré, choyé par la patronne du manège qui le convoite (Mme Muscat, interprétée avec une démesure magnifique par Isabelle Bonillo), et séducteur jamais en manque de chair fraîche. Julie aussi semble plutôt bien lotie, embauchée dans une maison où elle a trouvé une amie dans une autre bonne. Et tous deux vont, à cause de leur rencontre, perdre leur situation respective. D'un coup. Comme un mauvais sort. Et c'est le début de la misère. Une misère sociale qui s'accompagne de mal logement, de manque d'argent, de faim, d'alcool, de jeu, de coups, mauvais coups, coups de couteau.

Mais cette pièce n'est pas une pièce réaliste, elle est autant allégorie que fable. Car si la vie se déroule dans un monde qui est aussi faux qu'une fête foraine, la mort, elle aussi, a des airs de farce ou de fable. Et Liliom ne trouve même pas grâce auprès des instances paradisiaques. Pas à cause du manque de commisération de celles-ci, mais bien à cause du mauvais garçon qui ne parvient pas à réparer ses fautes.

 

                                                                                                  © Antoine de Saint Phalle

L'adaptation et la mise en scène de Myriam Muller met l'accent sur le côté humain des personnages, gommant les vieilleries de langage pour leur donner une voix contemporaine. Pourtant, c'est bien la difficulté à dire, à s'exprimer qui semble diriger, épisode après épisode, Liliom et Julie qui ne parviennent pas à exprimer leurs sentiments. Ils ne savent pas dire. Comme si leur culture, leur morale, ou quelles que soient leurs échelles de valeur, les empêchaient d'exprimer ce qu'ils ressentent. La pudeur, peut-être. L'honneur parfois, lorsque Liliom refuse de retourner travailler chez la patronne du manège…

Sur scène, un très beau dispositif sur plusieurs niveaux tourne sur lui-même. Des chambres, des cuisines, des escaliers, des trappes, des échappées, tous imbriqués, rendent parfaitement compte de l'exiguïté des logements où réside tout ce petit peuple pauvre. À tous les niveaux, les interprètes (également chanteurs et musiciens) apparaissent et s'effacent suivant les besoins, comme dans un drôle de jouet géant.

Tous sont tous imprégnés par leurs personnages, totalement crédibles, magnifiquement gouailleurs, authentiquement gueulards, fêtards et furies. Cela a parfois des airs d'opéra des gueux. Mi-théâtre, mi-musical. Avec une mise en scène qui donne une belle part au jeu et qui parvient à jeter des froids bénéfiques quand la violence de l'homme se déchaîne sur la femme. Petit rappel de la réalité dans cette farce grandiose.


Vu au Théâtre Le Kiasma à Castelnau-le-Lez, dans le cadre du Printemps des Comédiens, le 2 juin 2024


                                                                                              © Antoine de Saint Phalle 

"Liliom ou la vie et mort d'un vaurien"

Légende de banlieue en sept tableaux de Ferenc Molnár.
Traduction du hongrois : Alexis Maori, Kristina Rády et Stratis Vouyoucas (éditée aux éditions Théâtrales).
Adaptation et mise en scène : Myriam Muller.
Assistant à la mise en scène : Antoine Colla.
Avec : Mathieu Besnard, Sophie Mousel, Isabelle Bonillo, Manon Raffaelli, Raoul Schlechter, Jules Werner, Valéry Plancke, Jorge De Moura, Rhiannon Morgan, Clara Orban, Catherine Mestoussis.
Scénographie : Christian Klein.
Costumes : Sophie Van den Keybus.
Lumières : Renaud Ceulemans.
Vidéos : Emeric Adrian.
Direction musicale : Jorge De Moura et Jules Werner.
Création sonore : Patrick Floener.
Couture : Manuela Giacometti.
Habillage : Anna Bonelli et Fabiola Parra.
Maquillage : Joël Seiller et Laurence Thomann.
Accessoires : Marko Mladenovic.
Production : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
À partir de 12 ans.
Durée : 1 h 30.

A été joué au Théâtre Le Kiasma, Castelnau-le-Lez (34), du 31 mai au 2 juin 2024, dans le cadre de la 38 édition du Printemps des Comédiens (du 30 mai au 21 juin 2024).
>> printempsdescomediens.com

Tournée
Du 12 au 14 juin 2024 : Théâtre du Nord - CDN Lille-Tourcoing-Hauts de France, Lille (59).
Du 19 au 21 juin 2024 : Théâtres de la ville de Luxembourg.

 

Bruno Fougniès

Mardi 4 Juin 2024

  
https://www.larevueduspectacle.fr/Liliom--des-lumieres-de-la-fete-aux-tenebres-de-la-misere-spectacle-_a3928.html

Merci à Bruno Fougniès et bonne lecture! Corinne 🐾
 
 
 



dimanche 2 juin 2024

2024 - Printemps des comédiens

 Liliom au Monde

 

Les décors en 2021 et maintenant
https://theatres.lu/fr/liliom
 
 
 
  © Antoine de Saint-Phalle

  
Paru dans le journal Le Monde, le 31 mai 2024